T comme... Tétras lyre

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Cet oiseau de la taille d'une poule vit en limite supérieure de la forêt, vers 2 000 m d'altitude.

Tétras lyre au sommet d'un arbre © R. Chevalier, PNE.

Discret sauf en mai !

Le tétras lyre est un oiseau qu'il n'est pas facile d'observer. Mais on peut l'entendre à certains moments de l'année, à l'automne et au printemps : c'est le moment des parades nuptiales !

Parade de tétras lyre au printemps © R. Chevalier, PNE. A cette période de l'année, les mâles se regroupent dans des clairières, sur des replats, ... qui sont pour eux des places de chant, encore appelées arènes, (qui sont les mêmes chaque année) pour parader devant les femelles et se chamailler : "C'est moi le plus beau, c'est moi le plus fort" ! Ils chuintent et roucoulent au petit jour.

Puis se cacher...

Nid et oeufs de tétras lyre © B. Nicollet, PNE. Dès le mois de juin, la femelle pond ses oeufs dans un nid à terre, caché sous un buisson, une souche d'arbre ou une prairie touffue. Elle ne ravitaille pas ses petits au nid : elle les guide vers des endroits pleins d'insectes dont ils se nourrissent, tout seuls. Mais gare aux prédateurs ! Renard, hermine, martre, blaireau, corbeau... ils sont nombreux à apprécier ces poussins. Les adultes peuvent aussi être attaqués par des rapaces, comme l'aigle. Il vaut donc mieux rester dans une prairie aux herbes hautes ou une lande... pour pouvoir être à l'abri des regards dans la végétation.

Poule de tétras © R. Chevalier, PNE. Pour mettre toutes les chances de leur côté, femelle et poussins sont bruns striés de noir. Ils passent ainsi plus inaperçus !

Peu à peu, les jeunes ajouteront à leur alimentation la nourriture des parents : fleurs, graines, bourgeons et beaucoup de baies en automne : myrtilles, airelles, genévrier... Hummmm !

L'hiver

Il y a peu à manger à cette saison, et il fait froid. Le tétras lyre a adopté la stratégie de l'économie d'énergie. Se nourrir le matin et le soir, de ce qu'on trouve : aiguilles de conifères, bourgeons et feuilles de rhododendrons... Et puis ne pas bouger. Rester calfeutré dans un igloo : un tunnel creusé sous la neige. © A. Hugues, Natura 2000. La neige poudreuse renferme beaucoup d'air entre les cristaux et l'air isole du froid.

Sous la neige, le tétras laisse un tas de crottes allongées, sèches. Crottier de tétras lyre © C. Broquet, PNE. On peut repérer les crottiers à la fonte des neiges pour répertorier ses zones d'hivernage.

Pour se déplacer, le tétras lyre a inventé la raquette à neige bien avant nous !

Traces de tétras lyre dans la neige © M. Coulon, PNE. Les doigts de ses pattes sont munis de sortes de petites dents cornées (les "peignes") sur le côté, ce qui augmente la portance : il s'enfonce moins dans la neige et économise ainsi son énergie.

 

 

Et les ennuis commencent...

La montagne est maintenant beaucoup plus fréquentée en hiver qu'elle ne l'était avant le milieu du siècle dernier ! De nombreuses stations de sports d'hiver se sont construites, là où vivait le tétras lyre. Avec des dizaines d'hectares de pistes de ski. Même en dehors des stations, le tétras est tout le temps dérangé par les pratiquants de raquettes à neige ou de ski de randonnée.

© A. Hugues, Natura 2000.

Mais en été aussi, il manque de tranquillité : les prairies de fauche d'altitude où les jeunes se nourrissaient, sont de nos jours pâturées dès le début du mois de juillet : les couvées peuvent être détruites par le piétinement des troupeaux.

La chasse du mâle est toujours autorisée (en automne).

Des solutions

Pour éviter le dérangement dans les zones d'hivernage, on peut installer des étraves, qui sont des zones de protection délimitées par des cordes, avec des panneaux explicatifs.

© A. Hugues, Natura 2000.

Il existe aussi des mesures prises en commun avec les éleveurs pour que les troupeaux évitent les zones de nidification (où les femelles font leur nid) en début d'été. Malgré cela, le tétras lyre reste une espèce très menacée...

© R. Ferré, PNE. Quel drôle de nom !  Une lyre est un instrument de musique à cordes dont les extrémités du cadre sont recourbées... comme les plumes extérieures de la queue du mâle de tétras.

 

 

Il fallait y penser !

On nomme aussi cet oiseau le petit coq de bruyère car dans certaines régions d'Europe, il vit dans des landes avec de la bruyère. C'est aussi pour ne pas le confondre avec un autre oiseau nommé grand coq de bruyère, ou grand tétras. Ce dernier est en très forte régression en France. Il a disparu des Alpes.

A lire :

  • "De la poudreuse pour tout le monde", plaquette de sensibilisation (Observatoire des galliformes de montagne). A télécharger ci-dessous (fichier Pdf).
  • Cahier thématique du Parc "Galliformes de montagne" (avec tes parents ou ton enseignant, plus technique).
  • "A la rencontre des animaux en montagne", éditions Glénat.
  • "80 animaux des montagnes", collections les minis guides nature des Parcs nationaux de France, éditions Libris (Glénat).

Sur le site internet du Parc national des Ecrins :

A écouter :

Chronique nature de la RAM :

Activités

L'homme a nommé les animaux avec des mots qui les décrivent (couleur, forme du bec ...) ou représentent leur chant ou leur comportement.

 

- A ton avis, pourquoi le verdier d'Europe se nomme-t-il ainsi ? Verdier d'Europe © P. Saulay, PNE.

Parce qu'il est vert (avec du jaune) et qu'il vit en Europe

 

 

- A ton avis, pourquoi le coucou gris se nomme-t-il ainsi ? Coucou gris © M. Coulon, PNE.

Parce que son chant fait "coucou, coucou" et qu'il est gris

 

 

- A ton avis, pourquoi le torcol fourmilier se nomme-t-il ainsi ? Torcol fourmilier © D. Combrisson, PNE.

Parce qu'il peut tourner sa tête derrière lui (il "tord son cou, son col) et qu'il mange beaucoup de fourmis !

 

 

Et maintenant, à toi de jouer !

Imprime le fichier Pdf "Jeu : nommer les oiseaux" à télécharger ci-dessous (en recto-verso pour utiliser moins de papier).

Dans la colonne de gauche se trouvent les noms d'oiseaux vivant dans le parc national des Ecrins. Tu ne les connais peut-être pas.

Dans la colonne de droite, les photos ou dessins de ces oiseaux, dans le désordre.

Regarde bien ces photos et, avec un crayon, essaie de relier chaque photo à chaque nom d'oiseau. Et puis, rien ne t'empêche de leur donner un nom que tu auras inventé, toi ! Et de donner aux oiseaux que tu connais déjà un nom qui te plait !

 

Les solutions : fichier pdf "Solutions jeu nommer les oiseaux" (à télécharger ci-dessous).