Avec près de 500 exploitations agricoles dans le massif, l’agriculture est une activité économique importante dans les Écrins. Principalement tournée vers l'élevage d'herbivores, elle utilise de grandes surfaces pour nourrir les animaux : alpages, pâturages d'intersaison, prairies de fauche... Ces espaces présentent souvent un fort intérêt écologique et/ou paysager qu'il est important de préserver.
Le double intérêt économique et environnemental justifie amplement l’investissement du Parc national des Écrins dans ce domaine et les orientations fortes dans la charte. Un partenariat de longue date s’est tissé avec les chambres d’agriculture et les éleveurs du territoire pour un maintien de cette activité et une évolution des systèmes vers plus de durabilité.
Les orientations de la charte du Parc national des Écrins en matière d'agriculture sont déclinées selon différents milieux : alpages, prairies, bocages...
Les prairies de fauche d’altitude
C’est un milieu très riche en espèces mais sans doute le plus en danger des espaces agricoles des Ecrins. Les prairies de fauche sont souvent d'accès peu aisé et donc difficiles à rentabiliser par les éleveurs qui les utilisent pour constituer leur stock fourrager. La richesse biologique de ces milieux est très liée aux pratiques agricoles. Elle est donc menacée soit par un abandon de la fauche au profit du pâturage soit par une intensification des pratiques (fertilisation non raisonnée ou fauche trop précoce).
Conscient du rôle des agriculteurs, le Parc national les incite à poursuivre des pratiques adaptées par des contrats agro-environnementaux. Il anime sur son territoire le concours Prairies fleuries : au-delà de la communication sur le rôle de la prairie et des agriculteurs , c'est l'occasion d'initier des échanges et des formations sur l’agro-écologie avec eux. Il est possible d’améliorer la qualité et la productivité de la prairie, et ainsi pérenniser sa fauche, tout en conservant sa qualité écologique.
De riches prairies fleuries par Parc-national-des-Ecrins
Les bocages
Paysages très agricoles, les bocages renferment une biodiversité importante. Un réseau de haies connectées doit être maintenu et entretenu.
C’est dans cet objectif que le Parc propose des mesures agro-environnementales dans ces espaces «humanisés ».
Dans les vallées, les pâturages dits d’intersaison sont souvent en voie d’embroussaillement. Ils méritent également d'être pérennisés et, à ce titre, bénéficient également d’aides agro-environnementales.
Les alpages
Ils représentent près de 40 % de la surface du parc national et des milieux diversifiés (pelouses, landes, mélézins…). Grâce à une ressource en herbe abondante et variée, ils assurent l’alimentation estivale du cheptel local mais aussi d’animaux venant de plus loin (transhumants). La bonne gestion éco-pastorale d’un alpage doit permettre « d’exploiter » la ressource, c’est-à-dire l’herbe pour nourrir des animaux domestiques, sans compromettre sa régénération.
Voir aussi les actions spécifiques pour les Alpages.
Des soutiens aux structures et aux produits :
L’agriculture des vallées des Écrins repose sur des structures d’exploitations qu’il s'agit de préserver de l’urbanisation grandissante.
Cette préoccupation est inscrite dans la charte du Parc national, de même que la diversification et la valorisation locale des produits qui sont des objectifs partagés avec les partenaires du monde agricole.
A lire
Au centre de documentation du Parc national des Ecrins :
- Agriculture et biodiversité : valoriser les synergies, INRA, Ed QUAE, 178 p., 2009
- Concilier agricultures et gestion de la biodiversisté : Dynamiques sociales, écologiques et politiques, L. DURAND, M. CIPIERE, A.S. CARPENTIER, J. BAUDRY, Ed QUAE, coll Matière à débattre & décider, 319 p., 2013