Plonger dans la "vraie" nuit et ses secrets

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C'était le thème de la soirée organisée à Saint-Bonnet en Champsaur à l'occasion du "Jour de la Nuit", pour sensibiliser à la pollution lumineuse et à la protection de la biodiversité nocturne.

  « Le Jour de la Nuit » est coordonné par l'association Agir pour l'Environnement : cette opération de sensibilisation à la pollution lumineuse, à la protection de la biodiversité nocturne et du ciel étoilé est relayée par environ 600 manifestations dans toute la France.

Le 12 octobre dernier, lors du rendez-vous proposé par des agents du Parc national à Saint-Bonnet, environ 40 personnes, adultes et enfants, sont venues découvrir chouettes, hiboux et chauves-souris... Pour mieux comprendre que la disparition de la nuit est néfaste pour la faune mais pas que !....

conf nuit secret - jour de la nuit 2019 - st bonnet - © D.Vincent - Parc national des Écrins

image satellite monde nuit -lumière 1970 La terre brille vu du ciel. Les images satellites nous montrent l'incroyable augmentation de la pollution lumineuse du ciel depuis 1970 et la situation empire encore de 5 % /an en moyenne.

L'origine, c'est notre peur instinctive du noir. Mais depuis 50 ans environ, notre mode de vie avec ses enjeux commerciaux, électoraux et de prestige alimente une course à l'éclairage systématique et permanent.

> Images satellites en 1970 et 2000

image satellite monde nuit -lumière 2000Les astronomes ont été les premiers à alerter les pouvoirs publics sur la disparition de la "vraie" nuit...et des étoiles.

Depuis, plusieurs études montrent l'impact de cette lumière omniprésente sur la santé humaine (troubles du sommeil, obésité, cancer), sur notre économie (l'éclairage public par exemple représente 18 % de la consommation d'énergie des communes en moyenne) et sur la biodiversité.

La faune a besoin de cette alternance du jour et de la nuit pour son repos, ses déplacements, son alimentation et pour se reproduire.

Pour beaucoup d'espèces, la lumière artificielle est une barrière infranchissable qui entraîne une fragmentation des milieux et isole les individus par rapport aux autres. Pour les oiseaux migrateurs, des scientifiques estiment que plusieurs millions sont tués chaque année lors de collisions avec des bâtiments, monuments ou structures éclairées. D'autres se perdent ne pouvant plus s'orienter grâce aux étoiles et meurent d'épuisement. 

En 1992, l'UNESCO déclarait « les générations futures ont droit à une terre et un ciel non pollués ». En 2015, des engagements internationaux ont été pris lors de la COP 21. En France, deux décrets et trois arrêtés ont amorcé une réglementation qui limite l'éclairage des enseignes publicitaires, façades de bâtiments, vitrines de magasins commerciaux ainsi que bureaux et locaux professionnels...

image satellite nuit -lumière 1992 image satellite nuit -lumière 2010
Entre 1992 et 2010...

Depuis quelques années, des efforts sont réalisés au niveau des Hautes Alpes pour diminuer l'impact de la pollution lumineuse. Des lampadaires ont été changés au profit de modèles qui dirigent la lumière vers le bas et plus vers le ciel. Des ampoules à mercure ont été remplacées par des ampoules à sodium dont la lumière jaune attire moins les insectes. Car, savez-vous que la lumière de nos lampadaires représente la seconde cause de mortalité des papillons de nuit ? Ces lampes à sodium sont également moins consommatrices d'énergie. Certaines communes arrêtent leur éclairage public entre 23h et 5h du matin. Cela permet une économie d'énergie non négligeable pour la commune tout en préservant la biodiversité, notre sommeil et le ciel étoilé.

Alors pourquoi pas aller plus loin ?

Pour aller plus loin : www.jourdelanuit.fr et www.anpcen.fr/