Un développement récent des embarcations sur les lacs de montagne
La période post-covid s’est accompagnée de profondes mutations dans la pratique de la montagne : augmentation de la fréquentation sur certains lieux dont les lacs d’altitude, renouvellement du public avec l’apparition de nombreux randonneurs néophytes, nouvelles pratiques… Dans ce contexte, le Parc national est amené à s’interroger depuis quelques étés sur un phénomène inédit : l'augmentation des stand-up paddles et des kayaks sur les lacs en cœur de parc, facilitée par la démocratisation des embarcations gonflables. Sont notamment concernés le lac du Lauvitel (Oisans), avec la problématique de la réserve intégrale rendue plus facilement accessible, les lacs de Pétarel et du Lauzon (Valgaudemar), mais aussi le lac du Pavé (Briançonnais), pourtant perché à plus de 2 800 mètres d’altitude !
Une pratique aux risques réels...
L’impact environnemental de cette pratique sur les lacs de montagne, écosystèmes particulièrement fragiles, pose question. Les embarcations qui ont déjà navigué sur d’autres eaux peuvent être vectrices de contamination par des pathogènes (introduction de virus ou de champignons pathogènes pour la faune aquatique) ou d’espèces exogènes (ex. larves de mollusques ou de plantes envahissantes). En outre, ces pratiques sont source de dérangement des espèces terrestres et aquatiques des lacs, d’atteinte à la tranquillité et au caractère sauvage des lieux et peuvent endommager le matériel scientifique de suivi de certains lacs…Ces risques ont poussé le Parc national, appuyé par son conseil scientifique à se positionner sur ces pratiques. Invoquant le principe de précaution, les scientifiques ont ainsi recommandé en mars dernier l’interdiction des embarcations en cœur de parc.
… Dorénavant interdite
Par arrêté du directeur en date du 8 juillet 2024, sont désormais interdits sur tous les lacs du cœur de parc les stand-up paddles, les canoës-kayaks, les matelas, bouées et bateaux pneumatiques, les barques, les planches à voile, les kitesurfs… Cette liste n’est pas exhaustive et concerne tous les engins flottants.
Deux exceptions existent : les embarcations utilisées à des fins scientifiques, qui devront être systématiquement désinfectées, et les barques appartenant aux propriétaires des chalets sur la digue du Lauvitel, qui doivent rester sur place.
Pour aller plus loin
Consulter la page Règlementation du parc national
