Aux confins de la forêt et de la lande alpine, l’armée dispersée des valeureux pins cembros se lance à la conquête des crêtes. La silhouette ovoïde de ces arbres rappelle celle de leurs cônes et cache un tronc souvent torturé par les éléments auxquels ce pin résiste particulièrement bien. Également appelé arole, il est l’arbre de l’altitude. On le trouve en formation pure ou en compagnie du mélèze, dans les ubacs de la partie supérieure des versants. Le cassenoix moucheté, un oiseau proche du geai, se nourrit de ses graines et les dissémine; cette relation vitale reste un modèle d’association à bénéfice réciproque.

Grandeur et décadence

Les qualités et la finesse du bois d’arole ont permis son utilisation en ébénisterie. Dans le Queyras ou dans le val d’Aoste, les meubles traditionnels sont ornés de rosaces, chacune différente, sculptées au couteau. Récemment, on a constaté un jaunissement des aiguilles des pins cembros dans le Mercantour et certains autres massifs. Les études ont montré qu’une élévation de la concentration d’ozone pourrait être mise en cause.
Les effets de cette pollution atmosphérique se traduisent par une diminution de l’activité photosynthétique et une aggravation du stress hydrique.

A lire

Au centre de documentation du Parc national des Ecrins :

• Le pin cembro : répartition, écologie, sylviculture et production, CONTINI L., LAVARELO Y., INRA, rapport de 3ème année, 197 p., 1982

Arbres et arbustes de montagne

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